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Carnet de route au Cambodge : 6-KRATIE et l'île de KOH DACH

Publié le par misha

Kratie

 
Dimanche 21 février
 
Après le petit déj, on rejoint en moto, à tour de rôle, l’endroit d’où part le bus pour Kratie (Je préfère éviter d’être à 3 sur l’engin chargé de nos 2 sacs). L’attente commence, debout dans la rue face au marché. 6h30…7h… le bus arrive. Nos billets affichent les places 5 et 6 mais les sièges sont déjà occupés par des voyageurs dont les billets sont similaires…quelle organisation ! On se pose ailleurs, dans le bus.
 
7h30 on part enfin ! Le bus de Phnom Penh devait partir, lui, à cette heure là… 7h40, stop à la sortie de la ville pour un problème de moteur…je n’ose prévoir où on va dormir ce soir, à Kratie ou à la case départ ? Une heure plus tard, le bus repart jusqu’au prochain stop, celui de l’aller, au milieu de nulle part ! Un pipi dans la nature toujours aussi sale, tant qu’on y est… Impossible de redémarrer, re-réparation et hop c’est reparti.
 
3 heures plus tard, à 13h30, nous entrons dans Kratie. On trouve un hôtel récent face au Mékong, chambre au 2ème donnant sur le fleuve, balcon, salle d’eau avec eau chaude, fan pour 8$ ! Il est voisin du Riverside qui est complet (le nôtre ne figure pas dans les guides).Nous allons manger au U-Hong GH II près du marché, et rencontrons les 2 filles qui logeaient chez Sam, et avec lesquelles nous avions partagé le bambou train et la poussière ! Les hasards du voyage nous étonnent toujours ... le restau est bien et pas cher. Ils proposent aussi une connexion Internet mais qui rame à cette heure.
 
l'heure du bain dans le MékongLa balade sur les rives du Mékong est agréable avec en prime un beau coucher de soleil. Des attelages de petits chevaux empruntent le sentier en terre qui descend vers le fleuve. C’est l’heure du bain  pour tous…Des habitants sont déjà dans l’eau pour se laver ou se rafraîchir !
 
 
 
 
 
 
Nous dînons d’une soupe khmère au poulet et de nouilles frites à une des gargotes installées sur le trottoir face à notre hôtel.
 
coucher de soleil sur le Mékong
 
 
 
Lundi 22 février
 
Petit déj au U-Hong II  car ici pas de restaurant dans notre hôtel. On parvient à trouver une boutique pour le change bancaire, sur la place du marché. Balade dans le quartier, quelques maisons coloniales pas trop restaurées. Au cybercafé face au marché, la connexion est rapide. 4000R l’heure.
 
Vie tranquille à Kratie
 
Nous négocions un tuk tuk pour le village deChhlong demain. Une petite brise sympa souffle le long du fleuve, et on se plaît à s’y asseoir, tant la chaleur est lourde aujourd’hui. Nous ne sommes pas intéressés par les fameux dauphins d’Irrawady, LA visite proposée par le moindre chauffeur de tuk tuk au moindre touriste… une affaire commerciale juteuse : une course en tuk tuk ou moto aller-retour ville-embarcadère, plus bateau 7 à 9$ par personne pour voir les dauphins « de près », ou plutôt voir des bouts de museau gris sortir de l’eau…. celui qui reste sur la rive doit s’acquitter de 2$...
 
La proprio de notre hôtel, pas aimable, est près de ses sous, il nous faut payer au jour le jour ! On achète au guichet d’une compagnie de bus posté sur le trottoir, les billets pour Phom Penh du mercredi à 4.5$ /pers.
 
 
Journée à Chhlong
 
Mardi 23 février
 
Pas mal de bruit tard dans la nuit et quelques Chinois sans-gêne dans l’hôtel. Nous déjeunons à notre QG avant de revenir à l’hôtel où doit nous prendre le tuk tuk négocié la veille. Il arrive bien, mais conduit par un autre chauffeur ne sachant pas parler un mot d’anglais, cela ne fait pas notre affaire car on voudrait bien quelques explications lors de notre balade. Le racoleur de la veille, lui, parle bien anglais et a délégué …Il tire la tronche pendant tout le trajet, forcé de nous emmener. Il savait qu’il devrait se taper la route bitumée cahoteuse et des kms de piste en terre le long du fleuve.
 
Le masque qu’on a dû acheter (1000r) est bien utile, mais on est très, très poussiéreux ! Le niveau du Mékong est assez bas et de nombreux bancs de sable apparaissent. Il pourrait presque être traversé à pied ! Le spectacle de la vie rurale défile : Villages, maisons en bois traditionnelles au toit revêtu de quelques décorations, meules de pailles de riz, vaches, porcs, attelages de bœufs…
 
 

chapiteau pour un mariage

 
Dans les champs sèchent les cannes à sucre, formant de grands damiers blancs, ici un mariage se prépare et un chapiteau décoré de rubans colorés a été monté sur le bord de la route, devant une maison…
 
 
A l’entrée de Chhlong, le tuk tuk stoppe, pas un mètre de plus…il nous attendra. Ici… Aucuns touristes à part nous !
 
On répond au millier de hello et de sourires, lors de notre balade à travers les ruelles en terre battue.
Rien de colonial ici, seulement des maisons traditionnelles en bois ; l’atmosphère rurale nous laisse à penser qu’on est encore loin du centre ville décrit par le Lonely Planet ou le Routard. On n’a pas assuré sur ce coup …était-ce vraiment Chhlong ou sa banlieue ? On ne saura jamais… Notre chauffeur  se déride un peu dans la gargote où on déjeune !
 
vie rurale
 
De retour à Kratie, le décrassage n’est pas un luxe tant on est poussiéreux ! Un peu de repos avant de repartir voir les petits chevaux se baigner ! Demain départ de bonne heure pour la capitale.
 
 
 
Etape à Phom Penh
 
Mercredi 24 février
 
Nuit au Royal GH à Phom Penh dans la 154èmerue, car le Sun Star ne nous propose qu’une chambre sans fenêtre. Dommage la rue 172 est calme, bien placée, derrière le grand vat, et l’hôtel semble satisfaire beaucoup de touristes ! On retrouve donc la chambre n°1 au Royal et sa proprio désagréable !
 
Objectif de cette étape: le visa à faire prolonger. L’agence de voyage recommandée par les restaurateurs du « C’est à Moi » deKompong Cham nous le propose à43$ au lieu de 45$, ou même 52$ ailleurs. Nous reviendrons récupérer les passeports dimanche matin, de retour de Ko Dach.
 
En revenant, nous croisons dans la rue Patrick et Christine, les Vendéens de Banlung ! Le monde est petit ! Ils arrivent juste de Sen Monorem, dans le Mondolkiri ; ils ont beaucoup aimé car plus de collines vertes, de jolis paysages; ils ne regrettent pas non plus d’avoir vu le Ratanakiri, beaucoup plus sauvage.
 
Massage pour Guy pendant que je suis chez la coiffeuse (10$ la couleur). Nous dînons avec nos amis dans un restau indien bien sympa, sur les quais Sisowath, un peu après le grand vat. Depuis le trottoir, des petits mendiants louchent sur les nans qu’on a laissés à côté de nos assiettes ; le sourire qui vient éclairer leur visage quand on les leur donne nous émeut et nous gêne à la fois, nous qui avons l’estomac rempli. On préfère leur donner à manger que de leur donner de l’argent.
 
Un tour sur Internet pour la mise à jour de mon blog, prévoyant trois jours d’isolement sur l’île de Koh Dach encore dépourvue d’électricité !
 
 
 
Mini séjour en immersion complète sur Koh Dach, 
 
l’île de la soie
 
 
Jeudi 25 février
 
C’est le parcours du combattant pour atteindre Koh Dach et réussir à minimiser les frais de transports !
 
Tuk tuk depuis l’hôtel (4$) jusqu’au premier embarcadère. Une fois franchi le pont japonais venant de PP, le tuk tuk fait 3 aller-retour sur la route, et pour cause : L’hôtel-point de repère donné par Roger Barthas a changé de nom. Le fameux porche enfin repéré, nous devons batailler pour refuser la proposition du chauffeur qui nous assure que le ferry est beaucoup plus loin… Nous passons à pied sous le porche, prenons à gauche et longeons le chemin jusqu’au pier qui est un peu plus loin à droite.
  
 ferry pour Koh Dach
 
A bord du petit « ferry » à peine 20 minutes plus tard (500r pour une traversée de 10 minutes), il souffle déjà un parfum d’aventure ! Nous sommes les seuls touristes ! Il nous faut ensuite prendre un moto-dop pour 40 mn de trajet jusqu’à la Villa Koh dach guesthouse, via une route étroite en terre et quelques nids de poule. Je m’accroche, pas trop fière ! En début de parcours, deux habitantes à moto roulent à nos côtés, et c’est à qui nous fera stopper pour nous montrer ses tissages… je lâche un « later , later… » avec un sourire, des mots magiques pour être tranquilles !
 
Villa Koh Dach Guesthouse
 
Meng nous accueille à la Villa Koh Dach, en compagnie de sa femme et sa jeune sœur Marady qui parle un français timide. Lui seul parle bien anglais. C’est la famille de Roger Barthas, qui lui vit avec sa femme Vanna en France et revient ici pour les congés scolaires. Dommage, on aurait bien aimé les rencontrer ! Vanna nous a souhaité la bienvenue par téléphone.
 
Bien installés dans une des 4 chambres, nous nous mettons en mode « sieste », car il fait très chaud. Ce sont les conversations de 4 touristes français qui déjeunent ici qui nous font lever ! Ils ne font que passer pour une visite… tant mieux l’île est à nous ! Notre hôtesse cuisine très bien : bœuf tendre, porc et poulet sont savoureux…
 
Une musique, des chants et prières nous parviennent, portés par un haut parleur placé dans la rue un peu plus haut. Une tradition khmère pour célébrer cette fois les funérailles d’une vieille femme. La famille est réunie dans sa maison. Le haut parleur donnera plus tard des signes de faiblesse et des couacs jusqu’à s’arrêter… mais en soirée la musique reprend.
 
Bon petit dîner puis dodo, car ici, le soir, pas grand-chose à faire et pas de tv non plus, of course !
 
 LE centre du village à Koh Dach
 
 
Vendredi 26 février
 
La musique et les prières ont repris dès 5h du matin. Cela nous rappelle la musique entendue à Battambang et à Banlung.
 
Balade à pied jusqu’à la point nord de l’île via un stop au marché, la pagode, l’école.  On observe, on écoute. Personne ne parle anglais. Lors des rencontres chaleureuses, les échanges se limitent à des milliers de « hello, what’s your name ? » et des sourires. On se sent bien. Notre petit guide khmer-anglais devrait nous être utile ici !
 
Beaucoup plus loin, un panneau d’un office de tourisme annonce la plage à 200m… chouette on approche ; mais quelle n’est pas notre surprise de voir un portique branlant sur le sentier censé mener à la plage, et, bien en évidence, le mot ‘ « ticket »…A la vue des deux hommes assis à côté, on devine que le passage est payant pour ceux qui ne parle que l’anglais ! 2000Riels…eh bien non ! on rebrousse chemin.
 
péage pour la plage de Koh Dach
 
 
On continue d’observer de tout côté, comme pour enregistrer la moindre activité, tant tout est nouveau pour nous ! Nous rentrons, suant à grosses gouttes.
 
Déjeuner et vite une sieste, bercés par le pépiement des oiseaux qui se nichent dans les nombreux arbres du jardin ! On prend vite le rythme insulaire !
Le temps s’égrène… Je sors un peu me balader vers le sud. On me propose d’essayer le tissage quand je m’approche des maisons. Timide, je décline l’offre pourtant sympathique.
 
Nos hôtes sont charmants, discrets, mais peut être un peu trop…Nous regrettons de ne pas parler le khmer.
 
Ce soir pour nous bercer, nous avons droit à la musique et les prières des funérailles et les aboiements des chiens jusqu’à minuit trente !
 
 
Samedi 27 février
 
On part en vélo à la découverte de l’île, et pour essayer de trouver le vieux vat Chokor ( ?, suis pas sûre du nom) en vain ! Ce n’est pas faute d’avoir sillonné les petits sentiers …Sérénité des lieux assurée dans le cœur bien vert de l’île, cultivé avec soin, quelques plantations de bananiers, et même des rizières vertes ; ça nous change ! Ici et là les vaches paissent ou se reposent. Nous découvrons cependant un vat en construction que je serais peut être la première à photographier !
 
vat en construction à Koh dach
 
On se retrouve sur la route qui mène au village, surpris d’en être si près, nous qui nous croyions complètement au sud ! Avant d’emprunter le pont, nous stoppons pour voir le Mékong qui lèche les rives de l’île, des vaches s’y baignent, lavées par leur maître. Un vieux vat s’y dresse aussi, non loin d’un autre de l’autre côté de la rue pour lui éviter les pieds dans l’eau.
 
Il n’est que 11h ; une écolière nous aborde ; Kim, désire pratiquer son anglais et son français, et nous propose même de nous emmener chez elle.
 
Au début, on pensait que son but était de nous attirer chez elle pour nous vendre de la soie...! Nous avons donc joué le jeu, nous avions le temps, on l'a donc suivie. En nous voyant, son papa se précipite vers nous, délaissant son métier à tisser, le sourire aux lèvres.
 
Nous conversons en toute convivialité. Livre d'anglais, cahier de français et hop la leçon commence. Ma jeune élève de 14 ans est motivée. Il fait très chaud et voyant que je transpire à grosses gouttes, le papa revient avec un éventail et m’évente pendant que nous "travaillons", un sourire découvrant largement sa dentition. Les parents sont heureux de nous voir nous occuper de leur fille.
Ces moments de bonheur simple et de partage authentiques  nous font chaud au cœur !
 
le papa de Kim au métier à tisser
 
Petite pause, l’élève a pris la place du maître… le maître a pris la place de l’élève  sous les sourires encourageants.
Me voilà donc installée au métier à tisser, les gestes bien gauches, mais je progresse dans le jeu des trois pédales, le lancer de la bobine et le clac du panneau que je m’efforce de ramener d’un coup sec…la trame du tissu gardera un souvenir de mon initiation !
 
Le cours de conversation reprend en français, en anglais, toujours sous l’éventail.
 
Invités pour le déjeuner, on se voit obligés de décliner la gentille offre car on est attendus à la Villa. Ce soir, on ne pourra pas non plus, car nous sommes invités à un dîner de mariage chez nos voisins.
Les jeunes mariés ont déjà fait la première cérémonie à Stung Treng aussi ce soir, ce sera un dîner en plus petit comité, nous affirme Meng.
 
Kim entourée de ses parents
 
En rentrant chez nous, nous croisons l’habitante à qui nous avions dit « later later » le jour de notre arrivée ; elle nous saute dessus de joie et là il nous faut bien acheter un de ses jolis kramas, ces foulards khmers traditionnels… 
 
On revient dans l'après midi, avec quelques articles scolaires achetés dans un boutiquou voisin. La maman ne sait que faire pour nous faire plaisir : une canette de coca, un verre d'eau, un délicieux dessert traditionnel qu'elle avait dû aller acheter pour nous à l'épicerie voisine. Kim rayonne de bonheur. Lundi,  à coup sûr, elle aura beaucoup de choses à raconter  à ses camarades d’école ! Avant de quitter cette charmante famille, nous demandons à voir les pièces de tissu et achetons un tissage en coton, on ne pouvait pas leur faire plus de plaisir ! La maman de Kim tient à nous offrir 2 foulards
 
L’heure est aux préparations pour la soirée ! Mes tennis, mes tongs ou mes sandales de curé ne font pas trop l’affaire et la femme de Meng me prête ses escarpins pour que je puisse faire la belle !
 
Un grand chapiteau ou "Raung" est installé devant la maison des parents du marié, Il est garni de tissu  satiné rose, jaune, orange, et abrite tables et chaises revêtues de housse. A une extrémité, un petit porche soutenu par deux troncs de bananiers décorés, un gros cœur en satin marqué du nom des mariés et de la date.
 
mariage à Koh dach
 
Les mariés accueillent chaque invité  avec un sourire, les mains jointes. L’orchestre a  déjà commencé à jouer. Le repas est copieux. Sur chaque table, à chaque place, un set  de bol – baguettes - cuillère enveloppé dans du papier cristal, 2 canettes de bière et une de coca.  Quelle expérience de partager un tel festin. On vient nous servir à la table, et à chaque fois qu’on porte le verre aux lèvres, nous nous devons de trinquer comme nos voisins de table !
 
Un des invités, francophone, fait une annonce au micro pour nous assurer publiquement de leur sympathie, bref on est reçus comme des invités d'honneur, un peu gênés, car les honneurs doivent revenir aux jeunes mariés, les rois de cette fête. Nous ne manqueront pas de donner une enveloppe, un don qui sera consigné sur une des colonnes comme tous les autres dons faits par les invités.
 
danse populaire khmère
 
Les badauds s’attardent car on occupe pas mal la rue de chaque côté. Tout autour des tables, une dizaine de gosses traînent, à l'affût de la moindre canette vide, de trucs à récupérer dans leur grand sac  en toile, pour aller ensuite les revendre. Ces gosses-là ne connaissent pas l’école... les invités ne font pas attention à eux le plus souvent.  Une jeune invitée franco-khmère (de Marseille) nous initie à la danse des mains, une danse populaire qui dure bien vingt minutes pour un seul morceau ; on s’applique tant bien que mal à rendre le geste gracieux…
 


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