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UNE SEMAINE DANS LA REGION DU TRIANGLE D’OR

Publié le par misha

UNE SEMAINE DANS LA REGION DU TRIANGLE D’OR

Le triangle d’or est une zone montagneuse située entre trois pays : la Birmanie, la Thaïlande et le Laos. Cette région doit son nom de Triangle d’Or à la culture très lucrative du pavot - et donc au commerce de l’opium- qui y sévit durant près de 40 ans et qui aujourd'hui a totalement disparu en Thaïlande.

AUX PORTES DE LA BIRMANIE 

THATON lundi 13 et mardi 14 février

Il nous aura fallu prendre 3 songthaews différents pour atteindre Thaton, un village reculé et authentique tout proche du Myanmar, dans l'extrême nord de la Thaïlande.

Je savais qu’il y avait peu de chances de prendre la pirogue pour rejoindre Chiang Rai depuis Thaton à cause du niveau de l’eau de la rivière Kok, mais le souvenir du trek que j’avais fait avec Daam notre guide en 2011 me confortait dans l’idée d’y passer au moins deux nuits pour redécouvrir les paysages et les nombreuses ethnies qui peuplent la région. 

 

Les petits bungalows en dur du Garden Home Nature Resort sont toujours bien agréables, alignés dans une plantation de litchis. Cependant côté restauration, c’est plutôt nul ! Avec deux ou trois bungalows d’occupés, le patron ne fait pas d’efforts pour ouvrir son restau ! A part pour le premier petit déj (assez cher pour ce qui est proposé), nous nous rabattons dans la gargote à l’arrêt des songthaews venant de Chiang Mai, puis au Sunshine Café où l’accueil est charmant, pour notre dernier dîner

 

Une journée « trek » … sans trek !

 

 

Je fais une petite visite à Daam, mon guide en 2011

 

Renato sera notre guide, il remplace Daam qui a du mal à marcher. Un petit détour pour aller le saluer -mais bien évidemment il ne se rappelle plus de moi ! Puis, nous reprenons le pick -up pour aller dans les petites montagnes environnantes … La rencontre avec les fameuses ethnies vont très vite se limiter à… un « village » de boutiques tenues par des femmes de trois  ethnies dont les femmes-girafes. Ce fut la pire des visites ! Dès qu’on approchait d’un stand la femme se mettait à tisser ou coudre, la maman Long-Neck reprenait la tenue de la petite fille à ses côtés, elle aussi au cou encerclé de nombreux colliers. Je ne recommanderai à personne une telle visite « bidon ». Le guide ne pensait qu’à une chose, nous emmener dans son village Karen pour boire un thé et discuter. Il a fallu que j’insiste pour rencontrer un habitant de l’ethnie Lahu, et traverser un « vrai » village ! Certaines maisons sont très belles et on sent que l’argent ne leur vient pas que du commerce des balais ou de l’agriculture… La journée nous aura quand même permis d’admirer la campagne environnante, et nous la terminerons par une intéressante visite du beau temple Wat Thaton dominant le village.

ci -dessous : dans un village de l'ethnie Lahu

 

 

ENCORE PLUS AU NORD 

Le samedi 15, nous prenons deux songthaews pour CHIANG RAI via Mae Chan.

Nous ne resterons que deux nuits à Chiang Rai et non 3 comme je l’avais programmé.

Depuis la superbe gare routière, un tuktuk nous dépose devant la guesthouse  Grandma Kaew House (que j’avais réservée puis annulée !). Bien sûr c’est complet…. On trouve dans ce même quartier calme un bien joli petit hôtel, le Baan Warabordee pour le même prix, 700B, et le petit déj est offert.  Parfaitement situé, nous pouvons aller à pied aux marchés de nuit et night bazaar, à la gare routière et changer dans un des nombreux Money Exchange sur la grande avenue.

LE TEMPLE BLANC

Encore plus beau et étincelant que dans mon souvenir !

 

DEUX BELLES SURPRISES EN SOIREE

Soirée au Saturday Market

Le festival des fleurs de CHIANG RAI touche à sa fin et les espaces fleuris sont agréables.

Le Saturday night market, avec une grande concentration de stands de nourriture est LE rendez- vous incontournable du week-end (le marché du dimanche a lieu dans un autre quartier). On y mange sur le pouce, mais beaucoup s’installent à des tables disposées dans un large espace face à une scène où se produisent des chanteurs. On y mange, on y boit, certains ont amené des packs de bière, nos voisins, eux, ont une bouteille de whisky qu’ils mélangent à du soda ! En nous débrouillant bien on arrive à accaparer deux chaises pour un peu plus de confort !  L’ambiance est bon enfant. On se restaure de brochettes et de petits gâteaux à la noix de coco, assis parmi les milliers d’autres thaïs, face à une scène où se produit un groupe. Une invitation à la danseles habitants se suivent en effectuant une chorégraphie de pas simples ; j’admire surtout les gestes élégants des mains des danseuses

La deuxième surprise est le festival international des montgolfières qui se tient au parc Singha à une dizaine km de la ville.

 Nous avons un peu tardé et les montgolfières commencent à revenir sur le site. Je suis excitée comme une puce de voir pour la première fois des montgolfières en vrai ! Beaucoup de monde, et à chaque entrée sur le site, une vérification de température à cause du coronavirus. Un site où le « No smoking » est respecté.  Le principe de la fête est le même quand il s’agit de stands de nourriture et de boisson. Sur scène un chanteur sûrement connu si on en voit les minettes se précipiter devant la scène.

Pour rentrer nous n’avons pas le choix pour négocier le tarif de nuit du chauffeur de songthaew !  

 

CHIANG SAEN à moins d'une demi-heure du Laos, et de la Birmanie

Le lendemain 17 février, nous prenons un bus pour Chiang Saen, depuis la jolie gare routière de Chiang Rai.

Pour la petite histoire : On a eu le réflexe de dernière minute de monter dans le bus pour cette destination, car, persuadée qu’on allait à Mae Sai, on s’était déjà assis dans le bus Hihi….Ce n’est qu’en montrant le programme papier à Alain, que celui-ci me dit « mais on ne va pas à Chiang Saen ? ». Hop hop hop on récupère vite fait les sacs pour sauter dans le bus voisin qui lui allait à Chiang Saen. On a ainsi évité quelques heures sup de route ..

Le sympathique hôtel Pak- Ping-Rim-Khong est parfaitement situé face au Mékong et aux petites gargotes où nous prendrons nos repas.  Très belle chambre mais le bruit de la circulation nous fait regretter de ne pas avoir choisi celle donnant sur l’arrière. L’hôtel s’agrandit et les travaux devraient être terminés dans quelques mois. Vu le nombre de clients, on se demande si l’idée d’agrandir est bonne….

L’objectif de séjourner dans cette petite ville est de faire un tour à Sop Ruak -qui s’est baptisé « Triangle d’Or » - pour admirer la vue où se rejoignent les frontières de 3 pays : Thaïlande, Laos et Myanmar (Birmanie). 

 

On la rejoint en songthaew en une vingtaine de minutes. C’est vrai que la vue est fascinante depuis le temple de la colline. Aujourd’hui lundi, le Musée de l’Opium est fermé, dommage. On se contentera donc de la vue sur le fleuve et du beau bouddha doré sur les berges du fleuve. Le reste n’est que boutiques de souvenirs….

On prend tellement notre temps, qu’on est obligé de demander à la réception d’un hôtel de nous commander un taxi pour revenir à Chiang Saen !

 

CHIANG KHONG : Une  petite ville assoupie au bord du Mékong

Du mardi 18 au jeudi 20

Je me faisais une joie de séjourner dans la petite ville de Chiang Khong, nous avions une nuit d’avance et donc, une belle étape repos en perspective, face au Mékong.

La guesthouse Baan Tammila où j’avais séjourné en 2011 est plus … « pittoresque » que dans mon souvenir. Nous avons la chance d’avoir la meilleure chambre (#12) face au fleuve, avec ses trois grandes baies et sa terrasse est chouette. Mais pour deux nuits seulement car un groupe de 30 travailleurs Thai viennent y séjourner. (La promenade le long de la berge, jusque- là en terre battue, est en total relooking).

 J’ai l’impression que la guesthouse reste « dans son jus » depuis plus de dix ans…. Il y aurait beaucoup à faire pour la dépoussiérer ou réparer quelques planches !

La petite ville est assoupie depuis qu’elle n’est plus un passage obligé pour passer au Laos.

Vers 17h les petits étals de street food commencent à s’installer, et de bonnes odeurs de brochettes grillées mettent en appétit.

Se promener dans les rues adjacentes en bordure de la ville, voir un temple ou deux, observer l’animation du « port » -chargement parfaitement organisé des marchandises dans les longues barques allant vers le Laos,et  choisir un restau ..... voilà  nos seules occupations !

Nous décidons de raccourcir notre séjour, et après une troisième nuit dans le petit hôtel proche du Baan Tamila, Le Day Waterfront, où tout est nickel propre, nous revenons en bus à Chiang Mai !  Bus VIP hyper climatisé à 14-15 degrés…. 6h de voyage !!! Bienvenue la doudoune et le foulard !

RETOUR A CHIANG MAI « Chez Nous »

Ce vendredi 21 février avec bonheur !

Cette fois nous aurons la chambre et sa petite terrasse privée, David nous reçoit les bras ouverts. On retrouve nos petites habitudes dans le charmant quartier, et les marchés de nuits !

Nous resterons trois jours  avant d'enchaîner avec un séjour trek dans les montagnes du Doi Inthanon !

 

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LE PLAISIR DE REVOIR CHIANG MAI !

Publié le par misha

Chiang Mai est la 6ème plus grande ville de la Thaïlande -la 2ème, en considérant l'agglomération comme une grande ville.  Elle est située à 681 kilomètres au nord de Bangkok, parmi les plus hautes montagnes du pays.

Quatre belles journées, du 9 au 13 février

Notre vol Indigo atterrissant vers 10h ce dimanche 9 février, nous avons pu profiter, et du festival des fleurs et du Sunday Market ! 

Un peu la galère pour arriver à La guesthouse "Ban Rao - Chez nous", les taxis n'ayant pas de références dans leurs fichiers d'adresses. Le numéro de téléphone indiqué sur le Guide du Routard est erroné et celui sur la page Facebook n''aboutissant pas....   David  nous reçoit à bras ouverts, et en effet ,on se sent déjà ....Chez Nous ! Belles chambres à l'étage et une salle d'eau /toilettes. On est à l'aise mais il y fait chaud. le jardin est un petit Eden, si proche du centre ville!

En arrivant dans le parc où les chars fleuris sont exposés, je ne m'attendais pas à assister à un petit concert de musique country, même si les spectateurs étaient sagement assis ! Il me manquait juste les santiags et le chapeau et je montais sur la scène hihi.....

L'ambiance du Sunday Market est toujours aussi sympa et on y trouve de chouettes choses à acheter ! La vieille ville est le coeur battant de Chiang Mai, entourée de douves et d'anciennes fortifications. Nous aimons nous perdre dans ses ruelles qui parfois nous donnent l'impression d'être dans un village !

Le lendemain balades et visites de temples en temples, juste pour le plaisir de flâner sans se donner de but précis.   j'ai retrouvé mon temple préféré, mais adieu les tulipes qui se reflétaient si joliment dans l'eau du bassin !

Nous prenons vite nos repères. Je resterais bien deux semaines ici ! 

Visiter le village de Bo Sang, à une dizaine de kilomètres du centre de Chiang Mai est un incontournable quand on séjourne à Chiang Mai ! Il est réputé dans toute la Thaïlande pour sa fabrication artisanale d'ombrelles.

Nous consacrons une demi-journée pour partir au Mont Doi Suthep en minibus  via une agence, pour 500B (1€=33.55B). Le Wat phrathat Doi Suthep est un temple bouddhiste sacré pour les Thaïlandais.Il est situé à 13 kilomètres au nord de la ville de Chiang Mai.

Petit détour au marché d'un village de montagne la tribu Hmong.

Demain 13 février, nous quittons Chiang Mai pour Thaton -beaucoup plus au nord- en  songthaew, (pick-up transformé, à mi-chemin entre un taxi et un mini-bus).

 

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SAWADEE KHA THAILANDE !

Publié le par misha

SAWADEE KHA THAILANDE !
SAWADEE KHA THAILANDE !

Mercredi 5 février 2020  Un programme solo de dernière minute

Alain a décidé d'annuler son séjour en Thaïlande par peur du coronavirus. Pendant mon trajet de bus pour Raipur, la veille, j’ai passé deux heures au moins à réétudier le programme de la Thaïlande pour l’adapter à mes envies en solo, et annulé toutes réservations d’hôtels faites depuis la France !  Après mures réflexions, je conserverai le séjour à BKK et Chiang Mai mais de cette ville je prendrai un vol pour les plages du sud !  Ko Muk me tente après avoir vu les photos et commentaires d’une amie FB. Pour le maillot, la crème solaire le short et le paréo on verra sur place. Je devrais juste faire attention au budget car en solo le prix total de la chambre est pour moi.

Mon arrivée à Bangkok

Arrivée à l’aéroport de Don Muang à Bangkok, à 05h30. Voir les ¾ des gens porter le masque de protection, impressionne et je me sens « toute nue » de ne pas en avoir un moi aussi.

Je débarque en Thaïlande sans aucun guide papier ni vêtements appropriés, car c’est Alain qui devait me les apporter le 6. 

Le taxi prépayé comme en Inde n’existe pas ici on dirait, et au lieu de prendre un taxi public je m’entête à prendre un taxi à 1400 Baths via le Tour Services qui m’assure que c’est le moins cher ! je me débrouille comme une vraie « bleue » car tout d’abord je me trompe de guichet et rate celui du tourist information, et quand je fais le compte de ce qu’il me reste - 8€- sur les 50 € changés il y a 10mn,  je me pose des questions !!!! Help mon GDR et mon LP ! hihi

La guesthouse Sri Ayuttaya est absolument charmante. Va pour la chambre 17 au 2ème étage, la numéro 14 ne captant pas le wifi. Enfin un vrai lit et une vraie salle d’eau ! Je commande un petit déj et pour la première fois depuis 12 jours j’ai une fourchette et une grande cuillère et mange dans une « vraie » assiette !!! Puis je pique un long roupillon ……

TA TAAAAAAAMMMMMM…..

Un message WhatsApp vient de tomber, et moi aussi je manque de tomber… à la renverse !  Alain vient de changer d’avis et a décidé de partir « sur les chapeaux de roues », moins d’une heure avant le départ du TGV qu’il n’avait pas annulé car considéré comme perdu !

Pour demain, je lui organise un accueil taxi privé avec la guesthouse, n’ayant pas envie de me retaper l’heure de trajet dans les embouteillages….

Jeudi 6 février

Solo- duo à Bangkok

La journée passe vite à la consacrer à mon article sur le Chhattisgarh, la mise à jour du blog et le tri de mes photos. Même pas le temps de mettre en couleur mes croquis.

Alain arrive à la guesthouse à 18h30. Dorénavant ce sera un voyage en couple, et on gardera le programme initial. Adieu mes îles hihi.

Les deux jours suivants

Après du change à la banque, nous partons en bateau express sur le Chao Phraya. Nous limiterons volontairement les visites de la ville au Grand Palais et le Wat Pra Kaew, le Wat Pho, et le lendemain une belle balade de deux heures sur les klongs (canaux) de Thonburi, la « petite Venise de l’Orient ».

Je gardais le souvenir de merveilleux temples dorés et je n’ai pas été déçue ! Petit tour au bel hôtel Oriental pour admirer la partie coloniale, avant de rentrer en bateau express. Le Pier 14 est à 10 mn à pied de notre guesthouse, aussi nous avons pu éviter de prendre un tuktuk pendant ces deux journées.

Je ne me sens plus le courage d’aborder les villes tentaculaires !  De plus en plus je privilégie les petites villes à taille humaine qui possèdent des vieux quartiers où il fait bon séjourner quelques jours.

Nous terminons la journée en dînant dans un chouette resto voisin de Ayuttaya GH. Paquetage avant de nous coucher. J’emballe dans deux grands sacs plastique mes affaires d’INDE pour ne pas m’encombrer pendant notre périple thaïlandais, et les pose dans une pièce « consigne » au Tavee gh.

A nous Chiang Mai dès demain !

SAWADEE KHA THAILANDE !

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Le vrai voyage commence dans le Bastar (Chhattisgargh) !

Publié le par misha

Le vrai voyage commence dans le Bastar (Chhattisgargh) !

Dépaysement total et authenticité assurés pendant plus de 11 jours !

 

Au sud de l’état du Chhattisgarh, le Bastar, un petit district boisé où 70% de la population totale est tribale (8 ethnies -une quarantaine de groupes tribaux) vivent au plus près de la nature, préservant leurs traditions, très loin du monde moderne. 

Au Madhya Pradesh, quand on me demandait quelle était ma destination suivante la réaction des Indiens était surprenante : Pourquoi y allez-vous ? les gens sont très pauvres ; ce sont les tribus ; la région est dangereuse à cause de naxalites, vous ne serez pas en sécurité etc… 

Aucunes infos sur les guides touristiques, ou à peine, Lonely Planet lui consacre 2 pages, le Routard le zappe carrément.
C’est tout de même à partir des deux pages de LP que j’ai eu envie de chercher sur Internet davantage d’informations. C’est ainsi que je suis tombée par hasard sur le blog Ethnotravels.com de Stéphanie Langlet, une jeune femme habitant au Pays Basque. Elle connaît bien le Bastar et de ses ethnies ! Grâce à elle, j’ai pu contacter Shakeel qui vit dans un village proche de Jagdalpur. Il connaît parfaitement ces tribus, parle 5 dialectes et œuvre pour leur protection. Bref, si l’on désire partager pour quelques jours la vie quotidienne d’une famille dans des villages tribaux, Shakeel est LA personne indispensable qui peut organiser un tel séjour. 

J’ai alors commencé à rêver à mon prochain voyage pour aller à la rencontre de ces ethnies. Planifié en 2019, j’ai dû le reporter à 2020. Et enfin m’y voilà !

Pour en connaître un peu plus sur ethnies et sur le problème naxaliste, je vous invite à visiter le super blog de Stéphanie !

Le départ en bus depuis Raipur
Je pars en cyclo rickshaw pour l’agence Mahendra vers 7.45 et réserve le bus avec AC de 9.55 pour Jagdalpur, qui d’après leur site web arrive à 16.40… J’ai le temps de petit- déjeuner dans un petit restau à quelques mètres de l’agence. Je commande un dosa que je saupoudre de sucre, dédaignant les deux sauces qui l’accompagnent ! Le café est la bonne surprise. 
Suivent alors 20mn surprenantes : une puja (prière et rituel hindou) menée par le patron. Fleurs fraîches sur le petit autel dédié à Krisna, encens (beaucoup d’encens !), prières sur une musique de Krishna, les mains claquent, un employé souffle dans la conque ; les employés suivent le boss partout dans le restau et font deux passages dans les cuisines, re- encens devant les balances et la caisse. Un client attend patiemment la fin des prières avant de pouvoir être servi.  J’ai droit à un grand sourire à mon good bye. Leur journée peut démarrer.

Le bus part à l’heure, et bien installée sur le siège #1 je me farcis les 7 heures trente de trajet entrecoupées de deux courtes pauses. Indian time… 

L’accueil à Jagdalpur et ma nouvelle famille 

Shakeel et Yash m’accueillent au bus stand, ils patientent depuis plus de deux heures. 
Tout est organisé pour mon confort. Je dormirai chez Yash, (Shakeel recevant un couple d’Allemands) dans leur village proche de Jagdalpur, Chotekawali. 
Une maisonnette pour moi toute seule au fond d’un patio ! Deux pièces, la première me servira pour les denrées posées sur des étagères -toutes sortes de biscuits, fruits secs dans un tiffin, bananes, mandarines, eaux, nescafé… que Shakeel vient d’acheter au marché. La 2ème pièce est ma chambre avec un grand matelas posé sur deux autres, une armoire, un coffre et des étagères. Des petites fenêtres dans chacune dont les volets en bois intérieurs ferment judicieusement avec des sortes d’altères dont les faces sont un peu aplaties.
Pour les toilettes à l’indienne et le coin douche à ciel ouvert, ce sera à côté de la maison des voisins.


Premier repas en famille 
A la nuit tombée, Yash m’emmène à moto dîner chez sa maman. Je découvre une seule grande pièce assez sombre avec trois lits et sans un coin par terre la cuisine et le feu de bois qui rougeoie ; le sol est refait tous les matins avec un mélange de bouse de vache, d’eau et de terre qui sèche en 10mn. 
Ce soir je mange à l’indienne. J’avais oublié quelques principes… mais je suis couvée du regard et très vite conseillée non sans fous rires !! On me tend un gobelet d’eau que je m’apprête à porter aux lèvres…. Non, non, non, c’est pour se laver les mains ! Sur un grand plateau rond en métal il y a des chapatis que la maîtresse de maison vient de cuire sur le feu, et des « assiettes » végétales (grandes feuilles) « cousues » avec des bâtonnets en bambou ; l’une contient des morceaux de poisson grillé, l’autre du dhal, un autre des légumes. Donc… prendre des petits morceaux de chapatis et ne pas mordre dedans à pleines dents, dépiauter les morceaux de poissons de la main droite et manger petit à petit…. Tout est délicieux. La sœur de Yash s’approche de moi avec un autre gobelet d’eau et le verse sur mes mains au- dessus de mon assiette vide. Le dîner est terminé. Un thé au gingembre pour passer ma toux qui décidément ne me quitte plus depuis Bundi. Shakeel connaît toutes les plantes et leurs vertus médicinales, je suis impressionnée.
De retour « chez moi », Yash m’amène un thermos d’eau chaude pour mon nescafé du matin.
Que de prévenances, cela me touche. Je suis comblée.


Samedi 25 janvier
Le marché du samedi et l’ethnie Dhurwa
Nescafé et biscuits devant ma maison, puis « douche » en plein air au soleil, c’est bien sympa d’être à la fois en plein air et à l’abri des regards. Et ensuite un vrai breakfast chez la maman de Yash…. A ce rythme je ne pourrai pas perdre du poids !

À moto, direction Neganar et son marché haut en couleurs de l’ethnie Dhurwa.  Un régal des yeux ! je découvre le chaprah -un chutney de fourmis rouge, mélangées avec leurs œufs, et certaines sont encore bien vivantes !!!


Le marché bat son plein un peu plus tard et j’en profite pour dessiner quelques scènes, sans peindre, faute de temps.

Toujours les réactions sympathiques dans ce genre de situation ; on m’offre du thé, on pose pour des photos et on part dans des fous rires -surtout quand je renverse mon gobelet…. 

Shakeel nous rejoint en voiture avec le chauffeur, Saskia et Gert. Nous suivons les pistes étroites de terre rouge dans l’immense forêt, vers le parc national Kanger qui s’étend sur 200km2, pour aller voir les chutes de Tirathgarh.

Pas mal de marches à descendre, à remonter, puis redescendre pour être au plus près des chutes. Un beau spectacle même s’il y a moins d’eau qu’en été. Des familles de singes nous observent. Le site malheureusement est parsemé de déchets plastiques ou autres détritus et l’eau n’est pas très propre. Nous rentrons à la nuit tombée pour dîner en famille.

Dimanche 26 janvier   Republic Day 
Ce matin, petite cérémonie du drapeau à l’école du village. D’un côté les écoliers en uniforme, bien sages, et de l’autre quelques habitants. L’ambiance est gentillette. 


Vers 11h, une autre cérémonie plus importante, dans le village voisin, se tient dans l’ancienne école de Yash. Tous les élèves en uniforme sont réunis et assis par terre , par classe, devant une grande scène où je suis invitée à prendre place à côté de tous les professeurs ! Yash est très fier de faire les présentations. Des écoliers agitent leur drapeau, d’autres papotent ou rient en attendant patiemment le début du spectacle ! Danses et chants au programme, et enfin une pièce de théâtre jouée par les élèves plus âgés, les uns déguisés en soldats et les autres en terroristes naxalites. Devinez qui a gagné ?  

Mais voilà qu’on me tend le micro pour que je puisse dire quelques mots ! Surprise, je parviens à bredouiller quelques phrases banales de remerciements et réussis à placer mes deux mots d’hindi ! Tout le monde a l’air content ! Le doyen s’approche et me tend un livre illustré et nous nous saluons les mains jointes en un Namasté respectueux.

Direction le village de Gudiyapadare après une longue traversée de forêts et le parc national. Ethnie Gonds
Les pistes sont parfois très difficiles !  Nous croisons quelques chasseurs, la hache sur l’épaule.
Nous nous posons un moment dans un endroit un peu particulier où se trouvent de gros rochers volcaniques et quelques arbres à l’écorce blanche qui aurait des vertus. Un petit autel montre que le site est vénéré. 

Ce soir nous dormons chez une famille que Shakeel connaît bien Après la tasse de thé traditionnel, nous découvrons l’abri aux parois de bambou où nous dormirons ! Le sol est « douillettement » recouvert de paille pour ceux qui veulent y dormir, pour moi ce sera un des trois charpoys -lits traditionnels indiens pour la sieste- pour un peu plus de confort…. Chacun fait sa couche en prenant soin de prendre assez de ouvertures car la nuit est fraîche nous dit Shakeel. 
J’oubliais de vous signaler : Pas de toilettes, ni eau, ni électricité….

Les 30 familles gonds du village nous rejoignent dans le grand enclos …. Le moindre prétexte est bon pour faire la fête où l’alcool de mahua (fruits de l’arbre du même nom.) est servi à la louche dans des bols improvisés en feuilles. Quelques crackers salés pour accompagner, danses et chants et la musique est à fond ! On se mêle aux rondes, mais j’ai du mal à prendre le rythme hihi.
Nous n’en pouvons plus et nous nous éclipsons discrètement avant la fin des festivités, et comme il n’y a pas de portes ni vraiment de cloisons, nous sommes bercés par la musique qui prendra fin vers minuit. En fait j’en conclus que nous avons dormi dans « la salle des fêtes » !


 
Lundi 27 janvier
La nuit fut fraîche en effet…. 8h. Agréable réveil avec le chant des oiseaux et des coqs. Le soleil éclaire la toile qui sert de plafond, et entre à flot. Nous rejoignons la maison de nos hôtes pour le petit déj. Poha traditionnel et thé. 
Retour sur Chotekawali en suivant les pistes plus ou moins tracées à travers les forêts. Une bonne douche, un shampoing, lavage de mes habits…. Rien n’est plus apprécié que cette fois-ci !


Marché du lundi au village de Tokapal. Ethnies Bathras et Dhurwas
A 16.30, le marché bat son plein et il fait très chaud. Très coloré. Femmes en saris, foulard noué sur la tête de différentes façons. Je ne sais où regarder ! j’arrive à faire quelques croquis malgré l’effervescence.
Retour via Jagdalpur pour retirer de l’argent dans un ATM car ici pas de money changer- mes euros ne servent à rien ! Détour par le vieux temple à la nuit tombée. 

-    Carte Sim prêtée par Shakeel car Airtel ne fonctionne pas ici, seulement JIO ! 
-    Pas de temps pour mettre le blog à jour
-    Pas le temps d’aquareller
-    Achat couleur cheveux chez un commerçant 

Mardi 28 janvier 
Jour des élections au Chhattisgarh

A 7H ce matin je fais ma couleur mais le commerçant m’ayant vendu un produit pour reflets, je devrai recommencer demain avec le produit adéquat grrrrr…
Les habitants font la queue pour voter, devant l’école du village, à gauche les femmes, à droite les hommes ! Une affichette collée sur un arbre « 100m » rappelle que le règlement est de se tenir à plus de 100m du lieu de vote une fois leur devoir de citoyen accompli ! Par- ci par- là les petits groupes papotent et des stands de friture leur permettront de tenir jusqu’à 18h.

Départ pour Dantevada le district voisin -Ethnie maria
Cette fois nous avons une voiture plus confortable car la route est longue. En fond les montagnes et quelques étendues de forêts, mais le paysage est beaucoup plus sec. Il fait nettement plus chaud. Ici pas mal de problèmes d’eau.  Personne ne visite encore cet état car il est réputé dangereux et être la base des naxalites. Nous sommes donc 3 étrangers seulement !

Arrêt pour découvrir les memory pillars, ces plaques en ardoise verticales peintes de dessins représentant la vie des défunts. Elles marquent les tombes. Nous « lisons » l’histoire de leur vie sous nos yeux étonnés. Chaque année la famille vient leur apporter quelques chose, tasse de thé, pièce, bouteille d’alcool, etc. Et en profite pour rafraîchir les peintures. 
La ferme des poules noires : encore une race étonnante qui est élevée ici par un fermier. Bec, yeux, plumes, pattes, tout est noir ! Mais sont-elles bonnes ?

notre homestay pour 2 nuits

Le village de Dantevada et notre homestay pour deux nuits
La famille qui nous reçoit a construit une maisonnette de deux chambres et nous l’inaugurons ! Tout à fait confortable et bien décorée !
Ce sont les hommes de la famille qui cuisinent, les femmes n’osent pas trop se montrer.  Deux feux de bois pour cuire le repas à-même la terre. Ils sont très organisés, mais moi je ne pourrais pas cuisiner ainsi….

Quelques sites intéressants à Barsur, guidés gentiment par les jeunes de la famille 
Les deux imposantes statues de Ganesh, le temple de Battisa aux 32 piliers, le temple Mama Bhanja, dont l’histoire est sanglante.

Le lendemain mercredi 29 janvier, 
A une centaine de mètres de notre homestay, se trouve la rivière Indrawati dans un cadre enchanteur -gros rochers et sable rouge- nous croisons en chemin des femmes qui en reviennent après y avoir fait leur toilette !


Nous avons l’autorisation de la police de visiter les mines de fer (on reste deux heures au commissariat pour obtenir le fameux sésame) à quelques 1500m d’altitude. Le paysage est impressionnant et fait penser à des falaises du grand canyon !


En milieu d’après-midi nous passons un bon moment dans les bureaux du journal et de la radio locale de Live India et devant une tasse de thé, nous sommes interviewés !
Puis nous repartons voir le temple en bois de Danteshwari du 14è siècle, dédié à la déesse vénérée du même nom. 
A la nuit tombée nous assistons à une réunion de chamanes devant un temple. Les rituels sont impressionnants. Trois musiciens assis par terre jouent d’un instrument- flûte et tambours- près d’un feu allumé. Les chamanes en transes dansent, gesticulent et s’expriment par cris sourds. Certains parlent au nom de la divinité qui l’habitent.  

Jeudi 30 janvier Marché du jeudi de Kodenar – Ethnie Maria


Nous rentrons à notre village proche de Jagdalpur. Aujourd’hui nous visitons le marché du jeudi de Kodenar. Un peu différent des autres car ici les femmes vendent le salfi (l’alcool de palme), le mahua (alcool de fleurs séchées de l’arbre mahua) et le landa (alcool de riz) ! elles vendent mais consomment aussi.
A l’écart du marché, les combats de coqs attirent les parieurs et l’ambiance est animée. Je n’aime pas voir ces combats mais j’aime observer les propriétaires des coqs tenant précieusement leur bébé chéri.

Vendredi 31 janvier le marché du vendredi de Nangur- Ethnie Dhurwa et Bathras
J’aime beaucoup ce marché qui grouille de monde. Que de saris colorés !
Les chutes d’eau de Chitrakote « les chutes du Niagara indiennes » sont bien belles même en cette période d’hiver. Elles sont formées par la rivière Indrawati. Elles seraient les plus larges de l’Inde et 30 mètres de haut ! 

Samedi 1er février Kondagoan marché du samedi à Benur - Ethnie Muria
Joli marché ou les femmes Muria portent des bijoux en argent. On se dévisage mutuellement…. Je détaille leurs vêtements et leurs bijoux, ils me scrutent comme un alien !

 

Nous n’irons pas cette fois-ci assister aux combats de coqs d’autant plus que pas mal de spectateurs sont ivres.

Notre homestay pour 3 nuits (pour moi) se trouve dans un petit village non loin de Kondagoan, Buangoan. Les façades sont peintes en vert, en bleu, en rose…. L’habitat est traditionnel. Puisqu’on me donne le choix, va pour ma chambrette dans la maison de l’oncle de Narendra. Là encore je suis étonnée de découvrir le mode de vie. Les enfants aiment se coucher à même le sol en terre battue recouverts d’une simple couverture. Nous prenons nos repas chez Narendra, assis sur une natte étendue sur le sol. Toujours le principe des assiettes et bols en feuilles ! Le feu de bois devant la maison est bien sympa.

Dimanche 2 février Kondagoan et Bunagoan
Le lit dur ne m’a pas empêchée de bien dormir.  Yamuna fait chauffer de l’eau dans de grands récipients ventrus et ainsi je peux me « doucher » dans l’espace à ciel ouvert réservé à la toilette au fond du jardin.  Avec mon esprit occidental, j’aurais aménagé l’endroit pour poser au moins les vêtements….  Dès le réveil, elle m’apporte du thé suivant les conseils que lui a donnés Shakeel. Cet accueil et cette simplicité me touchent.


Aujourd’hui est notre dernière journée. Shakeel nous fait découvrir le ghotul -une institution chez les Murias : un grand local, lieu de rencontre pour les célibataires -filles (chelik) et garçons (chelak)- du village contrôlés par deux hommes appelés kotwal.

Tous les soirs ils se réunissent ici. Les hommes vont chercher du bois dans la forêt, et le coupent pour le feu. De leur côté, les femmes vont balayer le gotul puis elles vont récupérer des feuilles qu’elles coudront ensemble avec des petits bouts de bambou, en guise d’assiettes et de bols. Ensuite ce sera au tour des femmes de préparer le repas ; elles trient le riz puis le tamisent, cuisinent pour le groupe, secondées par les hommes. Ils boivent du mahua ou du salfi dans les contenants en feuilles.  Après leur dîner, chacun se prépare pour les danses, en revêtant les coiffes et les habits traditionnels. Sous le grand arbre, ils forment une grande ronde au centre de laquelle un homme, portant la fameuse coiffe de bison, rythme la danse en tapant sur un genre de tambour. Les hommes tapent sur les totadkas, des longs tambours, les femmes ont des petites cymbales -chitkoli. Tous chantent sur un rythme lancinant. La danse est répétitive et dure longtemps. Ils passent la nuit dans le ghotul, installés en cercle pouvant alterner garçon fille, pour parler d’eux, de leur vie et apprendre ainsi à mieux se connaître.  Le lendemain chacun rentre chez soi.


Nous arrivons sur les lieux vers midi trente. Tous nous attendent et viennent nous saluer avec respect en se prosternant tour à tour à nos pieds en signe de respect. Cela me gêne énormément comme toujours quand cela arrive. Les femmes trient le riz puis le tamisent avant de le faire cuire dans un énorme chaudron

En notre honneur ils se préparent pour nous montrer deux de leurs danses. Nous déjeunons dans la fraîcheur du ghotul, assis sur des nattes étendues sur le sol en terre. Une sacrée organisation et du dynamisme.
Après un tour à Kondagoan, pour visiter l’atelier du potier, nous rentrons vers 18h30. Saathi, l’ONG dont parle encore le LP est fermé et ne fonctionne plus. 
Saskia et Gert bouclent leur sac car ils repartent demain matin. Quant à moi, je partirai le surlendemain pour Raipur.

Lundi 3 février Bunagaon
Ma dernière journée au Chhattisgarh… Nous accompagnons Sakia et Gert au bus, puis détour au ATM -ici pas de possibilité de changer les euros, ni les dollars – la grève des banques semblent terminée et je peux enfin retirer de l’argent
Derniers achats souvenirs chez le ghadwa, fabriquant de dokras.

De retour au homestay, Narendra qui est forgeron, fabrique sous mes yeux une grenouille à partir d’une petite plaque de fer. Quand je vois le temps qu’il met pour fabriquer ces petits objets et le prix dérisoire de vente sur le marché 25 ou 30 roupies……
Le paquetage est prêt pour demain, je n’ai plus qu’à me coucher.

Mardi 4 février   Départ en bus pour Raipur à 10h
Je rejoins la gare routière à moto, et Shakeel prend la sienne pour transporter mes bagages. Toujours prévenant il me ramène une dizaine de bananes pour la route dit il !!!!
Trajet de 6 heures sur des routes parfois en travaux, construction d’une autoroute en cours….
Sur fond musical de klaxon comme à l’aller !
J’arrive à Raipur à 15h30 et saute dans un rickshaw pour l’aéroport (500 roupies pour le plus pourri des rickshaws !)
Tout s’enchaîne, check-in, puis vol à 21h15 pour Calcutta avec un vol Indigo. Le vol pour Bangkok me fera arriver en Thaïlande vers 5h30 du mat.

Malgré la surmédiatisation  du coronavirus, j'ai décidé de ne pas annuler mon séjour en Thailande, après avoir lu et relu les Conseils aux Voyageurs sur le site des Affaire étrangères !


 

 

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