Carnet de route de Manille à Mindanao (Philippines)
LE VOYAGE JOUR APRES JOUR
(été 2008 : 1€=68.20 P soit 1FF=10P)
3 juillet C'est le jour J !
Destination Manille. Nous voilà donc au check- in de la Lufthansa, à l’aéroport de Bordeaux Mérignac. Nous voyageons léger : 9kg300 et 10kg500. Petits problèmes à l’enregistrement du fait des changements successifs d’horaires de lastminute.com. Il nous faut repasser par le comptoir de la compagnie pour l’émission des cartes d’embarquement… et ce sera la même chose à Francfort où il faudra refaire faire le billet AR complet puis le check in…
4 juillet Après un transit à Hong Kong, arrivée à Manille
Atterris à 10h30 à Hong Kong, nous passons les 3 heures de transit à faire la queue pour obtenir le boarding pass, et arpenter les couloirs pour atteindre la zone des transfer gates E1; une pause internet et enfin nous voilà en partance pour Manille à bord d’un avion de la Philippines Airlines. A 15h30, on récupère les bagages, on fait du change ; Le taxi commandé nous attend et en 20 petites minutes nous sommes à l’hôtel Copa Suites. Hôtel de plus de 10 étages choisi pour sa situation proche de l'aéroport international (nous repartons demain). Préférez les chambres donnant sur le jardin. Chambres immenses -en fait des suites (comme son nom l'indique !) avec cuisine aménagée, salle à manger, salon… ce qui nous est complètement inutile ! Nous demandons à changer de chambre vers 21h : installés cette fois au 3ème côté jardin, plus calme, enfin …moins bruyant, nous pouvons espérer dormir !
5 juillet Destination Mindanao : Cagayan De Oro et Camiguin
Le Copa suites a un atout, son jardin suspendu où il est agréable de se sentir dans la verdure, au cœur de Manille au moment du petit déjeuner ! Le taxi nous transfère à l’aéroport. Le vol pour Mindanao est à 12h et nous avons nos billets électroniques achetés depuis la France.
Nous ne sommes arrivés aux Philippines que la veille, mais déjà une chose nous frappe, c’est l’extrême gentillesse et le sourire des Philippins, ce qui confirme le surnom « l’archipel du sourire » ! On avait oublié, dix ans après.
Le vol est retardé et ne partira qu’à 13h… Air Philippines est en grève mais assure un service minimum.Ttrès peu de touristes occidentaux. Il semble que Mindanao soit une destination encore hors des sentiers battus ; c'est la raison de notre choix. A Cagayan de Oro, nous optons pour la solution onéreuse du taxi pour ne pas manquer le dernier ferry pour Camiguin. Arrivés au port un quart d’heure avant le départ du dernier « ferry »., le regard fixé sur la route, et un peu stressés par la conduite fanggio du chauffeur, on n'a guère eu le temps d’apercevoir les plantations d’ananas qui font la réputation de la région.
135P /pers pour la traversée jusqu’à Benoni, le port de Camiguin plus les taxes potuaires. On court acheter de l’eau, des chips et autres saletés. Il est 17h et on a juste le petit déj dans l’estomac. Traversée agréable sous une légère brise, un beau soleil encore chaud et une « mer d’huile ». Les sept volcans de la petite île se découpent sur un ciel rougeoyant. Une pléthore de porteurs prennent leur élan pour sauter à bord avant même l’accostage, et se précipiter sur les voyageurs chargés.
Il nous faut débourser 200P sans pouvoir négocier, pour qu’un jeepney nous emmène à l’hôtel Jasmine- by- the Sea, sur la côte nord ouest. il fait nuit noire et le trajet semble interminable malgré une route bien bitumée sans circulation. L’île à l’air sympa. Melinda la patronne s'enquière, "Are you Michèle?". Ouf ! Elle a donc bien reçu mes mails. Le resort minuscule est coquet. Le bungalow nous plaît beaucoup et on le préfère aux chambres face à la mer et au ressac ! Seuls autres touristes à part nous deux, une famille allemande de 5 personnes.
6 juillet Camiguin ...Come Again
! dernier ferry de la journée, de Balingoan pour Camiguin
Balade sous un beau soleil. le long de la côte vers les autres hôtels; dommage pas de plage à marée haute … Nous poussons assez loin, jusqu’au Johnnie Dive’s resort ; un jeune nous fait visiter une chambre avec cuisine et terrasse au Paradise : la propriété appartient à sa tante et serait sympa si elle n’était pas un peu isolée de tout. Par contre il y a un cybercafé, climatisé de surcroit, dans ce petit village.
Un jeepney nous emmène à Enigmata, un hôtel dans les arbres. Assez loin et à l’intérieur de l’île, l’endroit vaut le déplacement. On se croirait dans Alice au Pays des Merveilles ! A tous les étages c’est une nouvelle découverte: chambre avec lit sous grande moustiquaire, salon avec hamacs etc. La déco très originale est au naturel avant tout ! Maria Rosalie Zerrudo (surnommée Ros), la patronne, est absente, dommage ; nous aurions pu apprendre beaucoup sur la culture de l’île ! Artiste peintre, elle a décoré tout l’hôtel. Nous y déjeunons d’un poulet frit à la philippine avant de repartir, d’abord à pied puis en tricycle car ça fait loin ! Au marché de Mambajao, tricycle jusqu'au Jasmine.
7 juillet Robinsonade à White Island
9h. La banca du Jasmine nous débarque en 15mn sur White Island. La marée est propice et un long banc de sable blanc étonnant se révèle au fur et à mesure de notre approche. Quelques bancas colorées sur un fond de mer cristalline turquoise, un décor de carte postale ! Pas de construction à part un pylône. Les Maldives aux Philippines ??? On s’y baigne avec délice et je mitraille l’îlot sous tous les plans. Pas de coraux à voir, on a pris le tuba pour rien. La banca revient nous chercher vers 11h ; c’est presque dommage on allait y être seuls ! Agréable de ne pas être entourés de trop de touristes, ni racolés : on devait être une douzaine de personnes, tous Philippins !
8 juillet Au coeur de la nature luxuriante de Camiguin
Dernière journée dans l'île. Un tricycle au départ de la capitale nous emmène aux chutes de Katibawasan, hautes de 80m. On peut s’y baigner mais l’eau est fraîche ! Nous restons une demi-heure dans ce lieu de fraîcheur, car on a sué pour y arriver : le tricycle peinant, nous avons dû grimper à pied un moment après le passage du pont !
L’état des routes nous surprend agréablement, la signalisation et la conduite prudente des locaux aussi ! La vie est tranquille, les villages et tous les abords des maisons sont propres. Retour à Mambajao à 11h et arrêt dans un cybercafé bien climatisé.
Après midi "hamac" pour Guy à Jasmine by the Sea.Je préfère revenir au cybercafé « à côté » pour essayer de charger mes photos sur le blog, une fois ma batterie pleine. Un quart d’heure à pied sous la cagnasse, montre en main. Retour dare-dare en 13 minutes et à 16 h nous partons pour les sources ardentes « Ardent Hot Springs », une heure idéale pour ne pas souffrir de la chaleur. Un tricycle nous dépose au carrefour. 3km ensuite de montée à pied pour la grande joie de nos gambettes…
Une atmosphère magique règne sous les frondaisons de l’immense parc : 3 piscines naturelles en enfilade, des chutes d’eau alimentent chaque bassin ; le premier est un peu chaud, le deuxième bassin a une température idéale, et le troisième à 39°C trop chaud à notre goût. Chacun pose ses effets à des endroits divers, aménagés ou pas, avant de s’immerger avec délectation dans l’eau de source et les corps se délassent. Quelques touristes semblent avoir eu la même idée que nous.
Le retour à pied tout en descente, est agréable ! Au carrefour avec la route principale, on prend un tricycle vers 18h pour Jasmine.
9 juillet Butuan City, capitale de l'Agusan del Norte (île de Mindanao)
A 7h, on est devant notre dernier petit déjeuner, cette fois offert par la maison. Une bise à Melinda la gentille patronne, un dernier merci au personnel, Janet en particulier, et nous gagnons à pied la route principale où nous hélons un tricycle pour Mambajao. Un minibus climatisé ( seulement 30P) part du terminal à destination de Benoni. Le parcours de jour nous paraît plus court. Contrairement à Balingoan, pas de taxes portuaires à rajouter. Pas mal de Philippins à bord du ferry et nous deux, seuls touristes !
Une fois à Mindanao, tricycle –vélo sur un kilomètre pour rejoindre le terminal des bus. Le temps d’acheter chips et biscuits en guise de déjeuner, et nous voilà dans un bus pour Butuan (Agusan del Norte). Pas de clim mais l’air par la fenêtre ouverte est parfait. On longe la côte plantée de cocotiers, de bananiers et autre arbres imposants au milieu desquels se nichent les maisons ou des villages. Végétation luxuriante, au loin quelques collines. On atteint Butuan en un peu moins de trois heures. De là, tricycle pour Almont City Hotel, bien situé face à Rizal Park ; par sécurité on a opté pour le top. Réception charmante. Partout nous apprécions : gentillesse, serviabilité, sourire, discrétion, et honnêteté.
La pêche aux infos pour visiter Butuan City s’avère compliquée; on ne peut pas dire que les guides de voyages en donnent beaucoup sur Butuan, à part le Petit Futé ! Encore faut il bien le lire... L’office du tourisme est censé être sur Rizal Park, en face du commissariat central d’après un de mes plans ! Un policier armé jusqu'aux dents se débarrasse de sa mitraillette pour aller se renseigner. On peut, en attendant, apercevoir trois cellules occupées par des prisonniers avec vue sur le parc. Revenu un bon moment plus tard, il nous montre ...le kiosque en face, transformé depuis longtemps en boutique de souvenirs ! La vendeuse nous indique la nouvelle adresse, au City Hall, elle va jusqu’à sortir pour arrêter un tricycle en lui indiquant où nous déposer, puis insiste : « 7P par personne, pas plus », et elle nous laisse sur un « good luck » !
Au Tourist Office & Tourist Assistance de la ville de Butuan, près du City Hall , la responsable ne sera là que demain, et il n’y a ni carte, ni plan mais on nous donne l’adresse de l’office du tourisme départemental en ville. Faute de mieux, on entre au Balanghai Hotel and Convention Center; la jeune femme qui nous reçoit fort aimablement dans le petit bureau de tourisme. nous avoue voir pour la première fois des Français en "vrai", sinon à la télé !!! Elle nous indique le nom de la personne chargée des guides à l’office du tourisme départemental, ainsi que son numéro de portable. Ca se précise !
Vicky Gonzaga 09 19 46 52 975
Regional Department of Tourism,
Pili Drive (8am-5pm), Butuan City (Près du bâtiment qui abrite le Endens restaurant)
« How adventurous you are ! » s’exclame-t-elle sur un air d’envie, quand elle apprend qu’on désire aller à Bunawan faire un tour dans les grands marais de l’Agusan, elle qui n’a jamais pu y aller encore… Elle nous conseille de dormir à San Francisco et prendre un guide officiel, nous donne un plan de la ville et nous invite à revenir dans son hôtel en nous donnant cartes de visites et tarifs!
Retour dans le centre ville et arrêt d’une heure dans un cybercafé pour mettre à jour mon blog. Les ordinateurs rament… Avant de rentrer à l’hôtel, on passe malgré la nuit qui tombe devant la Villa Emerald, hôtel plus routard, situé dans un quartier calme certes, un peu moins cher, la classe du Almont en moins. Nous dînons au restaurant de notre hôtel au décor zen raffiné, charmés par un pianiste qui ne joue que pour nous pendant tout le repas. Il ne manque que les chandeliers pour la touche romantique
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TOURIST INFORMATION (pour Butuan) : bâtiment bleu situé à côté du City hall ; prendre un tricycle.
CEBU PACIFIC – ouvert le dimanche- lundi, mercredi, vendredi vols pour Cebu à 15h10 et 15h55 1100P
MASAWA TRAVEL vols philippines airlines mardi, vendredi, samedi, dimanche vol direct pour Cebu à 14h10, 1400P environ
CHANGE d’euros au black market : VICAL SALES, Montilla boulevard, un peu après Cebu pacific, à côté de Caraga Hotel
TRANSPORTS Tricycle de Rizal au City hall : 7P Bateau navette pour Magallanes : 25P
RESTAU TYPIQUE Weegool’s restaurant à côté du city hall et du Balangai Convention Center Hotel
GUIDE TOURISTIQUE A BUTUAN : Tryll, Palay Travels & Tours palaytravelsandtours@gmail.com +639218209036 / +6385 3414570
10 juillet Rencontre avec l'Histoire à Butuan City et sur les traces de Magellan
Lever à 7h en prévision d’une longue et fatigante journée. Le bruit des tricycles nous sert de réveil matin… Quel boucan ! Heureusement les boules Quiès atténuent les voix des bavards qui traînent dans Rizal Park, les pétarades et les klaxons, les sirènes de la ville, ou celle des pompiers ! Le petit déjeuner inclus dans le prix de la chambre (mais présenté comme gratuit) n’est pas remarquable (deviendrait-on difficile ?). Mais bon, c’est déjà quelque chose à se mettre sous la dent.
Retour en tricycle au Tourist Office & Tourist Assistance de la ville de Butuan, près du City Hall pour rencontrer la responsable. Jurgen Chua (tourist staff) est de père chinois et de mère philippine. Elle nous reçoit très aimablement et téléphone à un guide ; pour patienter d’ici son arrivée, nous discutons avec elle et apprenons déjà beaucoup sur l’histoire de la région. Par exemple, la statue de la déesse Tara en or massif, trouvée par hasard par une villageoise de San Francisco (à 2h au sud de Butuan) dans la rivière Wawa, d’abord offerte au gouverneur mais vendue par sa femme aux Américains ; de ce fait elle se trouve donc au Chicago Museum et pour longtemps je crois… Elle nous offre des cartes postales qu’elle commente avec force détails, et pour la remercier nous lui en donnons une de notre belle ville de Bordeaux. Echange passionnant où chacun fait découvrir à l’autre sa culture. Elle nous propose 50% de réduction sur la journée avec le guide, ce qui monte quand même à 1000P pour nous deux.
Tryll est un jeune homme sympathique d’une trentaine d’années. On lui explique ce que nous désirons faire, et c’est parti pour la visite du Butuan historique ! À pied d'abord. Au Musée National on commence la visite par la partie archéologie. Certaines traditions ancestrales nous surprennent ; en voici en vrac quelques unes : les habitants-hommes et femmes- se bandaient le crâne avec du bois entouré de bandelettes de tissus dès leur plus jeune âge pour avoir le front plat, un signe de noblesse. Les cadavres des morts étaient laissés à sécher et leurs restes rassemblés ensuite dans des coupes –jarres refermées avec un couvercle à poignée. Les morts dans les cercueils avaient le front, les yeux, le nez et la bouche recouverts d’or. Quant aux échanges commerciaux avec la Chine : Butuan fournissait or, bois, et huile de peau de civette-utilisée dans les parfums- en échange de porcelaines chinoises. En nous rendant vers la partie ethnologie, de l’autre côté du grand hall d’accueil,
Tryll nous présente à Erliza et Agustina (dite Diding), les deux gardiennes du musée, enchantées de pouvoir discuter avec des voyageurs occidentaux. Assis sur de vieux bancs en bois, nous abordons beaucoup de sujets en toute sympathie, taux de la vie (salaires de 10700P/mois, 3500P de taxes à payer), les musées, le tourisme… elles nous confient, émues de cette amicale rencontre, que jamais les touristes ne prennent le temps de parler avec elles ! Pose « photos », échanges de cartes postales et promesses de s'écrire. Mais voilà que le musée ferme… il nous faut partir, sans avoir visité la partie ethnologie ! Pas de regrets car ces échanges chaleureux valent bien plus ; et on se quitte en s’embrassant.
Beso beso !
Tryll nous emmène déjeuner au Weegol’s, proche du City Hall et du Balanghai Hotel. Dans ce restaurant typiquement philippin, joliment décoré, et sans aucun autre touriste que nous, on mange avec les doigts. Nous lui laissons choisir les plats : ce sera du chicken inato, (« our own » en tagalog), du poulet rôti sur broche, accompagné de riz ; pour le dessert, un buko halo, présenté dans une noix de coco, un mélange de glace d’ube, avec des fruits, du lait de noix de coco, et de la confiture d’ube, des gelées colorées (ube =igname, une racine cultivée dans la région. Halo halo= mélange, halo=glace, buko=noix de coco).
Jeepney et tricycle jusqu’au Balangay Shrine, site où furent découverts enterrés les premiers bateaux utilisés en Asie du sud est et aux Philippines. Au port de Butuan, nous prendrons un bateau- navette qui nous emmènera à Magallanes, une mini croisière sur le fleuve Agusan pour 25P chacun. Tryll passe le relais à Maida une amie et collègue, pour continuer les visites, son dos le faisant trop souffrir. Le toit bas de la longue et étroite embarcation, adapté aux Philippins plutôt petits, nous force à nous courber en deux si on veut éviter de se cogner la tête, jusqu’à trouver une place assise ! Quarante cinq minutes plus tard, nous débarquons dans un village tranquille où Magellan nous précéda il y a bien longtemps…
l’économie de Magallanes est tournée sur l’exploitation du bois (scieries, bois de chauffage…). Les troncs de toutes dimensions s'entassent le long du fleuve, ou devant les maisons bordant les rues du village. Un tricycle nous emmène assez loin voir l’arbre de 500 ans, fierté de la région, puis la croix de pierre symbolisant le débarquement de Magellan et la première messe marquant le début de l’évangélisation.
À l’Almont Hotel, nous laissons nos coordonnées Maida. Il est convenu qu’un autre guide et ami, Arnel Pasilan nous prenne en charge à San Francisco. Nous en sommes soulagés car je n’ai AUCUNE info sur cette ville, que ce soit le logement ou la manière de s’y prendre pour aller sur le marais voir les Manobos.
Village Magallanes (Agusan del Norte)
11 juillet On the road again to ...San Francisco (Agusan Del Sur Mindanao)
Bus pour Butuan
Achat des billets Philippines Airlines, à l’aéroport, avant de partir cette fois pour le terminal de bus. Cela fait un sacré détour. Un bus de la Bachelor Express (La compagnie N°1 à Mindanao), beau et confortable, va partir pour Davao. La route traverse de beaux paysages de collines boisées, des petits villages aux maisons de bois couvertes de toits en tôle ondulée, rouillée ou flambant neuve parfois car peinte en rouge ou en bleu, ou des toits de palmes. Midi. Arnel nous accueille au terminal de San Francisco avec le sourire et on part en tricycle au Teresita Villa Resort, à 15 minutes de San Francisco. Les bungalows simples sont disséminés dans un grand parc arboré, parfois séparés par des canaux enjambés par des petits ponts! Grande piscine. De hautes volières abritent des aigles. Il y a même une source ! Nous mettons au point le programme. avant de nous séparer. En attendant demain, à nous la piscine !
Ce soir mamie Teresita, 75 ans, la patronne, fait son videoke… Elle anime à elle seule la soirée et ses couacs résonnent dans tout le resort ! Nous la découvrons, toute seule, le micro à la main dans la grande salle de restaurant : son corps se balance en rythme, le regard scotché sur l’écran ; elle est marrante, et quand elle attaque une valse, Guy grand seigneur l’invite à tournoyer dans ses bras, sous les yeux et les applaudissements des deux employés; nous sommes les seuls touristes. Heureuse de son public, elle insiste pour nous faire partager un verre de vin pétillant à base de cassis, titrant 4° d’alcool. Elle nous explique qu’elle vit à Davao ; de temps en temps elle vient faire un saut ici et en profite pour aller visiter sa petite exploitation d’or dans les montagnes. Une super- mamie, doublée d’une femme de tête ! La 2ème partie du one-mamy-show, est plus variée et c’est un quick-step qui nous fait danser. Retour au bungalow. Nous ne nous endormirons pas avec le chant des oiseaux, ni des sirènes… mais sur un air du Titanic, repris par une jeune employée !
12 juillet "Les Seigneurs des Marécages"
6h debout ! Arnel, déjà rendu, nous a apporté un ananas. Détour par San Francisco pour acheter des provisions de bouche dans une superette bien achalandée, au passage, coup d’oeil admiratif au toog, qui nous toise, majestueux, du haut de ses 60m, (arbre le plus haut des Philippines). Entassés dans un jeepney pendant une trente, nous voilà enfin Tacanogong, le point de départ pour le marais Agusan, un des plus grands marais d’Asie du sud est.
La banca nous attend, le plein de gazoline fait. Le bateau remonte pendant plus de deux heures le fleuve Agusan, bordé de temps en temps par les barangays (villages) de maisons flottantes des Manobos. Le fleuve sert au convoyage des troncs de Davao à Butuan ; ces gigantesques et interminables radeaux se déplacent lentement, et quelques abris sont dressés pour les travailleurs qui doivent vivre "à bord" une ou deux semaines. L’école flottante d’un barangay est fermée, mais dans le village voisin, en ce samedi matin, il y a réunion à l’école élémentaire : des éducateurs, des professeurs, enfants manobos et leurs familles sont dans la grande salle, autour d’un grand buffet. Ils sont ravis de rencontrer des voyageurs et présentations faites, nous convient à partager leur repas. Guy se doit d’accepter un petit verre de whisky local… Moments d’échanges chaleureux. Les enfants un peu timides d’abord se relâchent vite devant l’objectif, pour finir par se masser autour de nous, poussant en chœur des oh et des ah en se voyant sur les écrans du camescope et de mon apn. Ce barangay, un des plus pauvres du marais, reçoit une aide internationale, notamment australienne, et Arnel y est très actif. La balade continue.
Chaque maison repose sur deux gros troncs, qui font flotter les habitations quand le niveau de l’eau est suffisant ! Ici, la chapelle flottante tout de rose repeinte, attendra pour se redresser le mois de novembre : C'est à cette saison que le niveau des eaux atteint parfois 8m, le marais s'agrandit alors, les 60 lacs ne font plus qu'un et la terre disparaît au regard : il est surnommé avec humour le « Wonderland » car on se demande où est la terre !!!
Une heure trente de jeepney pour revenir à San Franz... nous avons encore la force de nous poser dans un cybercafé, avant de rentrer à la nuit tombante en tricycle au Resort Teresita, chaperonné par Arnel. Les 15mn de trajet tape-cul nous achèvent. Nous arrivons avec la pluie. Super mamie n'est plus ici ! Seuls les grondements de l’orage résonnent… Après une dernière bière San Miguel, on se sépare. Arnel repart à pied sous la pluie en espérant trouver un tricycle en chemin.